Entrer dans l’univers de Quentin c’est s’immiscer à la fois dans le monde de l’illustration, de la BD et du Street Art.
Un trait stylisé, des couleurs franches, des personnages en mouvement, des portraits à la limite de la caricature, des formes généreuses, tout dans l’art de cet illustrateur reflète une forme de provocation.
Passionné d’illustration et de skate depuis longtemps, « trop longtemps » dit-il. Quentin s’exprime autant sur du papier que sur des planches de Skate ou dans la rue.
Vous pourrez d’ailleurs le retrouver ce weekend à l’occasion du High Five Festival les 1-2 et 3 octobre 2021 à Annecy où il fera du Live Painting en partenariat avec l’association Art By Friend. High Five Festival: https://highfive-festival.com/
Quentin, peux-tu nous décrire un peu ton parcours?
A la sortie d’un bac Littéraire je rentre à Emile Cohl (école de dessin traditionnel Lyonnaise) sur les conseils d’un ami.
Je commence par les fondamentaux pendant un an puis j’enchaîne sur trois ans de tronc commun durant lequel on m’enseigne une multitude de techniques (sculpture, peinture d’observation, dessin de nu, dessin d’observation avec plusieurs médiums…).
Je me spécialise ensuite en Édition, section qui regroupe tous les métiers de l’illustration traditionnelle (càd qui n’est pas du jeux vidéo ni de l’animation).
Je sors diplômé en 2019 après avoir effectué 5 mois de stage de fin d’étude à la galerie Art By Friends (Annecy) et 1 mois dans un atelier de sérigraphie dans un atelier genevois.
Je décide alors de travailler à mon compte pour explorer mon style et expérimenter.
Pourquoi l’illustration ?
Parce que j’ai toujours aimé dessiner. Lorsque mon ami m’a présenté l’école Emile Cohl, il m’a par la même occasion fait prendre conscience qu’on pouvait en faire son métier, ce à quoi je n’avais jamais réfléchi.
Quelles sont tes inspirations :
Au début de ma scolarité à Emile Cohl, je découvre Manu Larcenet (auteur de BD français) et devient très fan de son style très “laché” et du ton humoristique de ses BD.
Je tombe aussi en admiration de Gipi (auteur BD italien) et m’inspire beaucoup de son trait pour développer le mien.
Ma dernière année à Emile Cohl est pour moi l’opportunité de vraiment trouver mon style de dessin. Je m’inspire alors de différents artistes que je découvre sur Instagram comme Simon Landrein, Daniel Amdemichael etc…
Peux-tu nous parler de tes passions et de tes sujets de prédilection :
Mes passions : le skate depuis 20 ans et le cinéma depuis mes 14/15 ans.
Mes sujets de prédilection:
Les visages marqués par le temps, par la vie, des visages bosselés, craquelés, maigres. J’ai énormément dessiné de visages dans ce genre (je suis un fan de caricature donc ce genre de tête m’inspire beaucoup).
Les animaux, je les adore, je les trouve fascinants et très esthétiques à dessiner.
Les films, j’adore en regarder et donc un de mes exercices favoris est de redessiner certaines scènes ou de m’en refaire une interprétation personnelle en refaisant une affiche par exemple.
Les femmes nues, qui je trouve sont d’une grande finesse à dessiner.
Quels sont les supports et outils que tu préfères ?
L’aquarelle car elle permet des “accidents heureux” et j’ai maintenant trouvé la manière dont j’aimais m’en servir.
Photoshop et tablette numérique pour toute la palette d’outils disponibles et les possibilités infinies de rendu d’illustration.
Acrylique, posca sur toile ou carton grand format, parce que c’est quand même chouette de ne pas faire que du numérique et pouvoir présenter des œuvres originales.
Dernièrement, je me suis aussi mis à redessiner sur des objets du quotidien trouvés en brocante ou chez Emmaüs. La base est déjà là, il ne reste plus qu’à y mettre ma touche personnelle !
Que peux-tu partager avec nous concernant tes engagements ?
Je pourrais développer mes convictions écologiques dans le dessin mais je n’ai pas encore trouvé comment les délivrer pour le moment.
J’y arrive quand on me propose un projet comme pour le “Guide de conversations utopique”, ou lorsque j’ai vraiment une idée qui me tient à cœur, mais ce n’est pas encore au centre de mon travail.
Au niveau associatif, j’essaie de me rendre le plus présent possible dans le monde du skate, en dessinant des “graphics” de skate par exemple, ou en donnant des cours aux enfants.
Quels sont tes futurs projets?
Au moment où nous parlons, j’attends une réponse d’un collectif que je suis depuis un moment pour savoir s’ils me prennent avec eux pour l’année 2022.
Quelques expositions, quelques contrats avec des structures de la région (Affiches, ateliers, Live painting pendant le High Five festival).
D’autres skateboards à dessiner !
Actuellement je participe à une exposition à « La Condition Publique » de Roubaix avec le collectif belge Chalk Custom Board Project. C’est un collectif belge né en 2014 dédié à la customisation de toutes sortes de planches (skateboards, longboards, snowboards, surf) … L’expo met en lumière une centaine de planches customisées par des artistes européens. Elle a commencé le 17 septembre à Roubaix et sera visible jusqu’en Décembre.